L’incompréhension entre les générations n’est pas une nouveauté. Les nouvelles générations ont toujours été en conflit avec les anciennes. Qui n’a pas eu de désaccord avec ses parents? Tout le monde.

Sauf qu’aujourd’hui, on ne parle plus que de ça en entreprise. Les jeunes par-ci, les jeunes par-là. Alors pourquoi ces nouvelles générations font autant parler d’elles? 

Faisons déjà un rappel sur les dernières générations et leurs différences. 

Les Baby Boomers nés entre 1945-1965, ils ont connu le plein emploi, une forte croissance économique et Mai 1968. Cette génération est loyale à l’entreprise et travaille dure car ce qui la motive avant tout c’est le salaire et tous les symboles de réussite. L’équilibre entre la vie personnelle et la vie professionnelle passe après le travail. 

Née entre 1965 et 1980, la génération X a connu la crise de l’emploi et les chocs pétroliers. Elle se distingue de ses aînés par sa méfiance à l’égard de l’autorité et son attachement à son indépendance. C’est la première génération à chercher un équilibre entre sa vie personnelle et professionnelle. 

Puis arrivent les Digitales natives. Née entre 1980 et 1995, cette génération a grandi dans la mutation technologique, la mondialisation et l’instabilité de l’emploi. Réputée individualiste et en recherche constante d’épanouissement, cette génération a besoin de sens au travail pour avancer. Comme ses aînés, elle accorde une certaine importance à un équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. 

Enfin, nous arrivons à la génération Z qui sont les jeunes nés à partir de 1995. Baignée dans la crise économique et la révolution numérique, elle accorde une importance majeure à son réseau et sa communauté. Ces jeunes cherchent en permanence des signes de reconnaissance et une véritable équilibre entre leur vie personnelle et professionnelle. 

La dette sociale

« Nous n’aurons pas de retraite, c’est sûr donc on doit se débrouiller par nous-mêmes ». Voilà ce que vous pouvez entendre régulièrement lors de leurs échanges entre amis. La dette sociale est un sujet récurrent dans les discussions des générations Y et Z. On sent une véritable inquiétude concernant leur avenir et ils cherchent des solutions pour s’assurer un futur un peu moins sombre. 

Les inégalités

La dernière génération est bien plus confrontée aux inégalités car un fossé s’est littéralement creusé ses dernières années. Ce qui était tabou ne l’est plus du tout grâce aux réseaux sociaux. On ne va pas se le cacher, les jeunes qui grandissent dans des familles à faibles revenus ont un accès plus limité à une scolarité de qualité et de ce fait, ils entrent plus tôt en entreprise sur des postes moins qualifiés. Qui dit postes moins qualifiés, dit revenus plus faibles donc un accès plus limité au logement. 

Il en va de même pour les jeunes qui malgré tout font des études et qui ont du mal à finir le mois sans aller à la banque alimentaire en bas de leur logement d’étudiant. Ces inégalités face au logement, à l’éducation, manque de moyens ou de matériel se sont faits clairement ressentir durant le crise du Covid que nous venons de passer.

Le climat

Les jeunes Z sont particulièrement inquiets pour leur avenir et en veulent aux anciennes générations d’avoir « sacrifié » notre belle planète pour leur « confort » en la polluant sans même penser à leurs enfants. On voit d’ailleurs de plus en plus de jeunes adhérer à des mouvements écologistes. 

Le sens

Les générations Y et Z veulent comprendre et pour ça, il leurs faut du sens. Pourquoi aller ici ou par là? En quoi cela va changer quelque chose? Les jeunes exigent des réponses concrètes. Voilà ce qu’ils veulent. Ce point est clé pour le management d’aujourd’hui. 

On a souvent tendance à dire que les jeunes sont bien moins loyaux à l’entreprise que leurs aînés. Mais pourquoi à votre avis? Parce qu’ils ont besoin de sens, tout simplement. 

Ils ont entendu toute leur enfance leurs aînés dirent que l’entreprise avait changé, qu’il y avait beaucoup de licenciements, que les patrons n’étaient plus humains et que les relations sociales étaient devenues plus compliquées. Et ça fait 40 ans que ça dure. Comment motiver un jeune lorsqu’il grandit avec ce refrain négatif sur l’entreprise? 

Contrairement aux idées reçues, les nouvelles générations sont attachées au travail mais d’une différente manière. Les jeunes accordent bien plus d’importance à la réalisation de soi, l’évolution professionnelle et l’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. C’est exactement pour cette raison que c’est la génération de l’entreprenariat. Être entrepreneur n’est pas de tout repos, mais on a le statut de « big boss » donc on est sûr de ne pas être viré, on décide de tout et on gère son planning! Là est la différence majeure. 

Et lorsqu’ils sont en entreprise, ces jeunes veulent exactement la même chose: un management flexible et humain, un développement des compétences et la garantie de l’emploi. Mais si on regarde de plus près, les anciennes générations veulent la même chose au final, c’est juste la façon de s’exprimer qui est différente. 

L’incompréhension entre les générations

Pourquoi les anciennes et les nouvelles générations ont du mal à se comprendre? 

Déjà, nos aînés restent plus longtemps en entreprise avec le recul du départ à la retraite, ce qui crée un décalage plus important entre les générations. Autre point, les anciennes générations sont particulièrement attachées à leur indépendance et sont plus individualistes. 

À l’inverse, les jeunes de la génération Z ne fonctionnent qu’en réseau. Ils ont besoin d’une communauté pour recevoir régulièrement des signes de reconnaissance. On le voit parfaitement avec les réseaux sociaux. Autre exemple, la façon de travailler au bureau. Les anciennes générations préfèrent le bureau individuel et fermé quand les nouvelles générations adoptent les espaces de travail collaboratifs et ouverts. 

Il faut également prendre en compte le fait que les jeunes d’aujourd’hui n’ont connu que les nouvelles technologies à l’inverse de leurs aînés. Ils arrivent donc en entreprise avec leur aisance technologique alors que les anciennes générations essayent désespérément de se débrouiller comme elles peuvent avec Facebook. 

Ce phénomène de décalage générationnel devient un véritable défi pour les entreprises qui doivent composer avec cette mixité des âges mais aussi avec des habitudes de travail complètement différentes. 

Alors comment faire collaborer ces générations entre elles et les motiver pour développer son entreprise?

Les actions à mettre en place pour développer la collaboration intergénérationnelle :

1/ Développer la transmission de savoirs avec un système de parrainage. Les anciennes générations transmettent leur savoir-faire et les nouvelles leur compétences technologiques. Ainsi, l’entreprise agit également sur le développement des compétences de l’ensemble des collaborateurs. 

2/ Digitaliser l’entreprise en interne en développant des espaces de rencontres virtuelles pour les collaborateurs comme un intranet, un réseau social d’entreprise, application de travail collaboratif comme Teams, etc. 

3/ Réunir les collaborateurs régulièrement autour d’activités ludiques pour favoriser le partage, la convivialité et la cohésion d’équipe (Team building). 

4/ Apporter une réelle flexibilité aux collaborateurs en ouvrant au maximum le télétravail. Cela répond parfaitement à leur besoin d’équilibre entre la vie personnelle et professionnelle. 

5/ Moderniser l’entreprise pour avoir des espaces dédiés à la concentration, réflexion et recherche de créativité mais aussi des espaces de détente, de jeux et de partages. 

Pour terminer, les Managers issus des anciennes générations devraient se former aux nouvelles techniques de management pour mieux comprendre, accompagner et communiquer avec leurs collaborateurs issus des nouvelles générations. Il faut toujours garder à l’esprit que si le Manager se remet en question et apprend, l’équipe apprendra elle aussi indirectement et l’ensemble a un véritable impact positif sur l’entreprise ! 

Christelle Mokdad

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