Vous l’avez entendu au moins une fois dans votre vie : « on ne change pas une équipe qui gagne ! ». Cette citation conservatrice est tellement ancrée dans notre société actuelle qu’à l’heure d’aujourd’hui, le simple fait de vouloir changer un fonctionnement alors que tout va bien relève de la folie pure. Cette idée même d’apporter la moindre petite modification fait paniquer les hautes sphères au point que dans certains cas, la discussion n’est même pas envisageable. Alors pourquoi l’idée de changer quand tout va bien fait-elle peur ?

Une idée reçue

On a trop souvent tendance à se dire qu’apporter un changement à une organisation ou un fonctionnement qui répond aux attentes est complètement inutile. C’est une perte de temps. En réalité, c’est juste une idée reçue car le changement a souvent du bon quand on fait les choses correctement et dans le bon ordre. En soi, c’est plutôt compréhensible d’avoir peur du changement. Il est vrai qu’on pourrait se demander pourquoi changer une technique qui a fait ces preuves depuis des années. Surtout si cette dernière rapporte de l’argent et fait tourner l’entreprise. Pour quelles raisons apporter des modifications si tout le monde est content de ce qu’il a actuellement ? Pourquoi prendre le risque d’apporter une mise à jour et de planter des années entières de travail acharné ? Tant de questions qui se posent et qui méritent des réponses.

Prenons un exemple concret.
Si Steve Jobs n’avait pas essayé autre chose que les systèmes d’exploitation pour Mac, l’IPod n’aurait jamais vu le jour. Si en 2007, il n’avait pas fait le pari complètement fou de se lancer dans la téléphonie mobile, on n’aurait jamais connu l’IPhone. Enfin s’il n’avait jamais apporté la moindre modification à son premier téléphone, et bien, aujourd’hui, vous n’auriez pas l’IPhone 13 en poche !

iPhone 13

Le changement amène de grandes choses

Concrètement, le changement apporte de grandes choses. La preuve avec Apple mais aussi avec tant d’autres entreprises. On pourrait aussi citer Google ou Toyota. Ces entreprises ont toutes une point commun majeur : la culture du changement est ancrée dans l’ADN de l’entreprise.

On ne parle pas de changer juste pour dire qu’on a changé quelque chose. On parle de changer pour un BUT bien précis.

Ce qui veut dire avoir une réelle réflexion sur :

  • Pourquoi faire ce changement ?
  • Qui sera impacté ?
  • Quelles seront les effets de ce changement ?
  • Comment le mettre en œuvre?
  • Quand le faire ?
  • Quels sont les coûts et les risques ?
  • Etc.

Il n’est pas question d’agir à l’aveuglette mais de mesurer le moindre impact du changement, qu’il soit positif ou négatif. L’objectif est de se poser les bonnes questions, d’obtenir des réponses sincères mais également de créer une véritable dynamique.

En clair, l’erreur ultime est de rester dans sa zone de confort sans prendre le moindre risque. Vos concurrents vont se frotter les mains et prendre une longueur d’avance sans le moindre obstacle de votre part. Que du bonheur pour la concurrence, elle a le Champs de Mars devant elle. Dites-vous qu’on n’a rien sans rien. On ne peut pas être en permanence au sommet sans se donner les moyens d’y rester.

Tout va bien ? Tant mieux, osons le changement !

Généralement, les entreprises procèdent à des ajustements, modifications ou mutations lorsqu’elles sont confrontées à des difficultés majeures. Du coup, ces changements se font dans l’urgence et souvent sans aucune évaluation des impacts dans le futur. Les résultats sont nettement inférieurs aux enjeux de l’entreprise. J’irai même plus loin en disant que ce manque d’anticipation et de vision se paye très cher dans le futur.

La menace d’une difficulté est un véritable déclencheur du changement car il ne s’agit plus de savoir si c’est risqué ou pas, c’est une question de survie. Sauf que dans cette situation de crise, on a tendance à aller vers l’extrême et tout changer radicalement. Dans certains cas, cela peut porter ses fruits mais le bouleversement total de la stratégie de l’entreprise peut être un bien plus gros risque qu’un simple changement mûrement anticipé.

Prenons un autre exemple concret. En pleine pandémie mondiale, quelles sont les TPE et PME qui ont réussi à sortir leur épingle du jeu ? Celles qui ont osé changer leur mode de fonctionnement et investir dans le digital avant la crise ! Ces entreprises ont pu continuer à travailler à distance grâce à la vente à distance via leur site internet ou leurs réseaux sociaux pendant les périodes de confinement alors que les autres étaient à l’arrêt total.

C’est justement quand tout va bien qu’il faut oser faire des changements, pas quand tout va mal ! L’anticipation laisse le temps nécessaire à la réflexion pour agir sans se précipiter. Mesurer ses investissements et prendre le temps de faire les choses correctement. Vous pouvez aussi vous faire accompagner pour identifier les axes d’amélioration à l’aide d’un audit.

L’humain au cœur du changement

N’oublions pas qu’une entreprise repose avant tout sur l’humain. Ce qui veut dire que l’équipe doit être intégrée dans le processus, et ce, peu importe la taille ou l’ampleur du changement.

Les collaborateurs n’ont pas forcément la même vision que le•la patron•ne. Ils ne comprennent pas spontanément que le changement peut être porteur pour l’avenir de l’entreprise. Pour autant, ça ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas le comprendre si les choses sont clairement expliquées.

Le•la Manager a donc un rôle clé dans la conduite du changement car avant de jouer son rôle de coordinateur•rice, il•elle devra prendre le temps d’être pédagogue et d’expliquer concrètement le but de ce changement afin que l’équipe puisse se projeter dans ce futur souhaité. Faire comprendre aux collaborateurs que la zone de confort rime avec l’ennui. Motiver en expliquant que c’est l’envie de se dépasser qui doit rythmer le quotidien. Cette envie de réussir tous ensemble. Pour faire simple, en impliquant l’équipe, c’est toute l’entreprise entière qui s’investit à mener à bien le changement, pas uniquement son management.

Un autre point fondamental : ne sous-estimez jamais le pouvoir de la réunion des idées. En sachant s’entourer d’une équipe performante et créative, vous pourrez faire ressortir des idées brillantes et innovantes mais aussi, apporter des modifications utiles pour mener à bien vos diverses opérations. Concrètement, en organisation régulièrement des brainstormings, votre projet peut s’améliorer et devenir une idée de génie. Cette forme de travail collaboratif permet de rentrer dans un réel processus d’amélioration continue de l’entreprise en favorisant l’initiative des équipes tout en développant leurs compétences professionnelles.

Team

Acceptez le droit à l’erreur

Pour être une entreprise ambitieuse et innovante, il faut accepter le droit à l’erreur. Le but n’est pas d’accepter l’échec mais d’apprendre de ses erreurs pour s’améliorer encore et encore. Le droit à l’erreur permet donc de ne pas reproduire les actions qui n’ont pas fonctionnées en cherchant de meilleures solutions.

Afin de réussir dans cette voie, le management de l’entreprise devra revoir les codes internes. Ouvrir la parole aux collaborateurs, laisser le droit à l’erreur et oser le changement. Cela veut dire mettre son égo de côté pour se mettre au niveau des collaborateurs. Ainsi, on cherchera à obtenir le meilleur de chacun en marchant tous ensemble, main dans la main, vers la conduite de se changement.

C’est en osant sortir de votre carapace que vous assurerez la croissance de l’entreprise.
Tel un homard qui abandonne sa carapace pour continuer de grandir (plus d’informations sur le homard ici), le•la Manager doit laisser de côté certaines routines pour en adopter de plus efficaces.

Bien sûr, il y a un risque mais c’est aussi une étape obligatoire à la réussite. Un autre exemple concret : en allant dans un nouveau restaurant, vous prenez le risque de ne pas aimer cette cuisine ou l’accueil. Vrai ou faux ?Que faites-vous si vous n’avez pas aimé un restaurant ? Vous n’y retournez pas. Ce n’est pas plus compliqué que ça. Le risque est que vous avez perdu un peu d’argent à payer un restaurant que vous n’avez pas aimé à 100% mais bon, au final vous avez quand même manger. Ok, ce n’est pas wow, mais ce n’était pas horrible non plus. Au final, qu’avez-vous appris ? Que vous préférez un cadre plus intimiste qu’un grand restaurant ? Que le steak cuit au grill est bien meilleur ? Bref, vous avez compris le principe. On apprend forcément quelque chose même dans ce genre de situation. C’est exactement le même principe en entreprise. Il y a un risque dans tout ce que nous entreprenons dans la vie mais voulons-nous vivre dans une bulle isolée de tout ou vivre tout court ?

Le changement rime avec mélancolie

L’écrivain français Anatole France disait :
« Tous les changements, même les plus souhaités ont leur mélancolie, car ce que nous quittons, c’est une partie de nous-mêmes. »
Le changement fait peur car les sentiments humains prennent le dessus. On se sent mélancolique à l’idée de dire oui le jour de notre mariage alors qu’en réalité, c’est un des plus beaux jours de notre vie! Ce changement de « célibataire » à « marié•e » fait peur mais pourtant nous l’avons profondément souhaité et organisé.

En entreprise, c’est pareil. On a tout simplement peur de changer nos bonnes vieilles habitudes. Il ne s’agit pas juste de l’entreprise mais de nous-mêmes au final. Or, tout Manager est sensé penser à l’avenir pérenne de son entreprise car si la santé de cette dernière est en péril, c’est toute l’équipe qui sera impactée, y compris son management.

En résumé, ce sentiment de peur est totalement normal et biologique mais un leader se doit de le mettre de côté pour prendre les bonnes décisions et aller de l’avant.

Christelle Mokdad

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